Au gré des pétales de cerisiers [premier venu]

La journée s'annonçait douce, ce n'était donc pas comme si ça la gênait de sortir. Quoi que si en fait. Il fallait qu'elle se montre forte malgré les larmes de sang qui ne cessaient de remonter de son corps. Makkura commençait vraiment à s'affaiblir et il faudrait bientôt qu'elle désigne un successeur. Mais qui ? Ryomen ? Après tout il avait été à ses cotés tout ce temps. Mais une fois leur lien rompu il perdrait la mémoire comme toutes les armes et cela ne risquait pas d'être propice au clan. Haji ? Tssst, il ne faisait même pas partit des Sora no Hoshi, même s'il lui était le plus fidèle au monde il n'avait pas l'étoffe d'un chef, trop sensible malgré son visage impassible, la jeune femme doutait qu'il puisse prendre des décisions trop dures. Hakarita ? Son premier capitaine ? Peut-être bien, mais elle gardait quelques doutes concernant sa capacité à aider les plus faibles de son plein gré, après tout c'était ça la vocation de leur clan, rester de marbre et faire avancer les mentalités du village. Cela faisait maintenant quelques années que cette ville commençait à être prospère, les enfants n'avaient plus à voler mais bientôt elle ne pourrait plus tout gérer.

Se réveillant alors dans ses appartements d'un blanc nacré, son vêtement de corps reposant en partie sur son nez comme pour la protéger de la lumière de cette journée si brillante elle dévoila ses grands yeux noirs dans un regard triste et las. Même sa vue commençait à fatiguer avec le temps, il fallait qu'elle face appel à toute sa concentration pour être alerte. Si ce n'était pas malheureux. Passant la main derrière elle, elle se redressa. Tien ? Haji n'était pas là, il ne quittait habituellement jamais son chevet même de nuit, il finissait toujours par s'endormir non loin de son futon ou dans un coin de la pièce quand elle avait le sommeil agité. Elle finit par entendre des bruits de pas au dehors sur le bois humide suivit d'une ombre traversant le shoji de sa chambre.

- Je rentre Nakajima-sama.

Fit-une voix familière qui fit s'assombrir le regard de la femme, redressant son Kakebuton pour cacher son corps. Le panneau coulissant laissa entrer un jeune homme d'une vingtaine d'année, qui pourrait croire qu'ils ont près de 75ans d'écart ? Pourtant c'était bien le cas, elle avait 80ans lorsqu'elle l'avait recueillit et aujourd'hui il était devenu un homme superbe. Il portait dans ses mains le plateau repas de la chef, un poisson grillé, un peu de riz, du thé chaud et quelques autres nourritures. Il savait pourtant qu'elle n'avait pas d'appétit le matin, pourquoi s'évertuait-il à la faire manger ? Elle tourna la tête dans le sens opposé en signe de refus mais il insista d'une voix intransigeante, si elle ne mangeait pas elle ne serait pas assez bien lors de la cérémonie. Ah oui, cette cérémonie là... Tch', encore quelque chose d'inutile pourtant elle était bien obligé d'y participer, c'était son devoir. Elle se redressa et commença à triturer sans envie son poisson. Haji s'agenouilla un peu plus loin, elle avait horreur dans il la surveillait ainsi, mais après tout il n'avait peut-être pas si tord, il ne serait pas là elle renverrait tout en cuisine sans y toucher, ce qui n'était ni correct ni intelligent.

Une fois cette torture stomacale terminée, elle se leva et enfila son Furisode de cérémonie, à ceci près qu'il était entièrement blanc et rehaussé de petites touches rouges pâles vers le bas. La voyant se préparer avec difficulté, son jeune serviteur lui prêta ses mains pour l'aider à mettre son obi, il n'était pas question qu'elle soit toute débraillée pour une telle journée. Ses mains ne touchaient quasiment que le tissus soyeux, jamais son corps, ce n'aurait pas été correct. Elle finit par passer son Uchikake avec les même couleurs, coiffant finalement ses cheveux avec un chignon ne prenant que le haut de sa tête, le reste tombant sur ses épaules. Certes, ce n'était pas une coiffure très officielle mais elle n'était pas à l'aise sans ça, remarquez qu'elle n'était jamais à l'aise tout court alors autant ne pas en rajouter. Un long tissus de soie blanche en guise de châle et elle pouvait sortir.

Se retrouvant face à la cour du domaine, elle observa les enfants courir et jouer, certains la saluaient en la voyant, souriant et plein de respect. Elle leur répondait par un simple mais profond hochement de tête, ce n'était peut-être pas très bien, mais elle ne pouvait pas incliner le haut de son corps sans risquer une nouvelle vague de sang voir un évanouissement. Pourtant ici, les enfants ne se doutaient même pas de sa maladie, ni de sa mort prochaine, elle devait les en protéger. Arpentant le couloir, elle vint saluer les membres du clan déjà réunis dans la salle de conseil, parlant des dernières mises au point coté sécurité. Cela ne la concernait pas, elle devait juste faire bonne figure face à la foule, pour le reste elle ferait confiance au capitaine. Et puis, Ryomen et Haji seraient là non ? Elle ne risquait rien. En parlant de Ryomen, il était là, installer à coté du capitaine, donnant son avis sur les postes clefs à protéger. En la voyant entrer il lui adressa un regard inquiet. Sans doute se demandait-il si elle était apte à rester debout et digne durant plusieurs heures de cérémonies barbante. Elle ne lui répondit qu'avec un léger hochement, oui ça irait, elle n'était pas si faible que ça, son corps pouvait bien obéir à sa volonté ne serait-ce qu'une journée. Elle s'installa, histoire d'écouter, la réunion ne dura pas plus d'une heure, les membres du clan devaient avoir le temps de se préparer et de se mettre à leur poste.

La cérémonie fut des plus calmes, les enfants avaient une place de choix et pour une fois, aucun villageois ne semblait trouver ça honteux, sans doutes commençaient-ils à s'y habituer non ? Sous les cerisiers en fleur, le haut prêtre encouragea les paysans, les artisans, tout le monde avait du travail pour cette nouvelle année. En effet le village commémorait en ce jour, la date à laquelle il a faillit être rasé par les hordes de bêtes, il y a longtemps, et la légende raconte, que se sont les Dieux eux même qui sont intervenus pour le sauver. Tch', foutaise, les dieux n'intervenaient jamais ainsi, ce devait-être quelques guerriers solitaires à l'aspect inquiétant qui avaient dû se trouver au bon endroit au bon moment. Mais enfin, le moral du peuple passait avant tout, penser que les dieux étaient avec eux pouvait leur faire mettre du cœur à la tache.

La cérémonie se termina et Makkura du saluer longuement les grands du villages, tous les prêtres, les forgerons, les chefs de familles marchandes, etc. Quand elle en eut finit elle se retourna, retournant à ses appartements.

- Haji, ramène les enfants à leur bâtiment, je ne voudrais pas que l'un d'eux disparaisse dans cette foule.

Sur ce, elle prit congé suivit de Ryomen. Le jeune serviteur ne les regarda même pas s'éloigner, bien trop occupé à s'acquitter de sa mission surtout quand il s'agissait de garnements dissipés et excité de voir tant de monde. L'un d'eux accourut en pointant la foule du doigts, un sourire amusé aux lèvres.

- Né ! Né ! Haji-nii-san. Ya quelqu'un de bizarre là bas !

Hein ? quelqu'un de bizarres ? Sans doute voulaient-il dire un étranger. Haji leva la tête pour mieux distinguer, délégant par la même occasion le rassemblement des enfants aux plus âgés et sages d'entre eux.

(bon excuse moi si ça n'est pas terrible. Surtout dit moi si ça ne va pas, je changerais)

Une légère brise se leva et fit bouger les différentes espèces végétales qui se trouvaient autour de la jeune Aisu. Celle ci c'était endormit dans l'herbe la veille après une longue marche qui n'avait aboutie à rien. Et comment diable pouvait elle aboutir avec une recherche sans fondements, elle cherchait quelqu'un dont elle ne se souvenait que du nom et encore. C'était donc désespérée qu'elle c'était endormie dans les plaines. Endormie … c'était bien un mot pour dire qu'elle avait essayée de prendre un peu de repos après ce qu'il lui était arrivé quelques jours plus tôt. La pauvre voulait simplement aider et trouver quelques petites choses qu'on l'avait chassée, car prise pour autre chose.

Elle ouvrit doucement les yeux, réveillée par le chatouillement des brins d'herbe sur sa peau. La jeune fille tourna délicatement la tête sur le côté pour observer ce qu'il se passait à côté d'elle. Les brins d'herbes dansaient avec la légère brise pendant que les insecte travaillaient tranquillement nullement inquiet de sa présence. Un sourire se dessina sur le visage blanc d'Aisu, il y avait au moins quelques être vivants, non agressif, qui n'avaient pas peur d'elle et qui ne la rejetaient pas. Elle resta ainsi pendant un bon moment, puis décida de se redresser doucement. Son regard se promena autour d'elle, des plaines partout et plus lui, bien plus loin une tache qui faisait penser à un village.

L'inquiétude la prit, devait elle tenter d'aller dans ce village, ou devait elle le contourner pour éviter une nouvelle catastrophe. Aisu ne savait pas, elle ne savait pas ce qu'elle devait faire. Elle ne voulait pas avoir de problèmes avec les villageois, elle voulait les aider, mais elle ne voulait pas non plus provoquer des conflits. Puis un bruit étrange se fit entendre, son estomac se réveillait. Elle qui n'avait encore jamais ressentit une telle sensation au niveau du ventre, comprit qu'elle devait se rendre en ville pour trouver de quoi manger, car le peu qui lui restait n'allait pas suffire.

Elle s'étira donc doucement et se releva en essayant de ne pas écraser les insectes qui travaillaient à côté d'elle. Elle récupéra son arme, arme qu'elle avait caché un peu plus loin avec de la terre et des branchage, et commença à marcher tranquillement vers cette tache. En marchant, elle prit le temps de manger ce qui lui restait et réfléchit un instant. Des plaines … elle était sûre d'avoir vu ou entendu ce genre de lieu quelque part.

-Kinshu!

Dit elle à haute voix, sans vraiment s'en rendre compte. Oui kinshu ou quelque chose du même genre. C'était, paraît il, le lieux le plus apte à la recevoir. Ou en tout cas, les villageois ne réagissaient pas comme ceux des autres villages. C'était ce qu'elle avait entendu, mais après c'est peut être aussi ce qu'elle espérait. En tout cas la jeune fille marchait joyeusement vers le village, de toute façon il était trop tard pour qu'elle puisse faire demie tour et elle n'avait pas le choix, sinon elle allait sûrement avoir des ennuis pour continuer son chemin.
Elle s'arrêta un moment pour se tourner vers la forêt qui était maintenant plus loin, car elle ne voyait qu'une bande plus ou moins foncée. Elle venait de là bas, cette zone sombre où la moindre erreur appelait de drôle de créatures qui ne voulaient qu'une chose, vous manger. Rien qu'en se rappelant son réveille elle frissonna et posa ses mains sur les bras nus. Alors qu'elle frottait doucement ses bras avec ses mains, elle s'arrêta pour regarder l'arme qu'elle tenait dans sa main droite. Elle secoua la tête et attacha, bloqua l'arme dans son dos de manière qu'elle ne soit pas visible, histoire de ne pas avoir de problèmes avec ça.

Puis elle décida de reprendre sa marche vers la ville qui était encore bien loin, mais le paysage était bien plus beau que les autres lieux qu'elle avait pu voir. Les champs et les prairies étaient présentes partout, et les plantes semblaient heureuses de se trouver ici. Le soleil c'était levé et forçait la jeune fille a fermer un peu les yeux pour ne pas devenir aveugle à cause de la force des rayon que l'astre envoyait. Si jamais elle voulait passer inaperçue c'était raté, car avec sa robe, à volants, blancs c'était plutôt un miroir ambulant qui renvoyait la lumière du soleil dans tous les sens. Mais étrangement il n'y avait personne dehors, personne ne s'occupait des champs. Quelque chose devait se passer dans le village pour que les habitudes de tous les villageois soient changées ainsi. Sans vraiment le vouloir elle accéléra le pas pour finalement arriver devant le village une heure plus tard.

Une fois arrivée devant ce qui semblait être les portes du village, la jeune fille s'arrêta devant le silence qu'offrait les rues. Il n'y avait personne et à cause de ce vide, la jeune fille hésita longtemps. Devait elle entrer ou attendre que les gens sortent de chez eux? Pourtant des paroles se faisaient entendre au loin, mais si jamais elle arrivait à un mauvais moment, si jamais elle dérangeait tout le monde. La peur de revivre une nouvelle fois un refus de la part des villageois la prit et elle resta la debout devant un vide humain, écoutant tant bien que mal les paroles qui étaient mangés par le vent.
Puis elle finit par comprendre que les paroles n'étaient pas négatives, mais semblaient avoir un but de motivation. Aisu prit une profonde inspiration et entra doucement, se dirigeant vers les voix qu'elle entendait.

Elle fini par arriver dans une sorte de cour, immense dans laquelle elle trouva beaucoup de personne. En réalité tout le village semblait se trouver ici, pas étonnant qu'elle n'avait vu personne dans les champs ou dans le village. La jeune étrangère n'avait entendu que quelques bouts des dirent de certains, ceux ci parlaient apparemment des attaques des créatures et de l'intervention des dieux. Des Dieux? Mais qu'est ce que ça pouvait bien être que ce truc là?

Les questions devaient être remise à plus tard, car la foule se réveillait, c'était fini. Elle était bel et bien arrivée à la fin. Étrangement elle vit une personne suivit par d'autre faire des mouvements à d'autres personnes, toutes habillées différemment. Aisu était loin et elle ne pouvait pas bien voir ce qu'il se passait, mais elle comprenait bien que cette personne bien habillée était une personne importante dans la ville. Sinon les villageois ne lui adresserait pas autant d'attention et de respect. Oui du respect, c'est ce que la jeune fille ressentait dans cet endroit si différent des autres. Puis la personne se tourna pour reprendre sa marche vers le bâtiment, puis une personne qui la suivait semblait faire demi tour et cherchait quelque chose ou quelqu'un.

Alors qu'elle tentait de voir ce que l'homme cherchait, elle fut bousculée par un enfant qui courait poursuivit par un autre. Si elle n'avait pas vu la joie, des sourires sur les visages des enfants elle aurait cru que celui ci voulait s'échapper de quelque chose, mais ce n'était qu'une façon qu'avait les enfants de passer le temps … un jeu peut être. Son regard se posa sur un autre enfant qui courait vers la personne bien habillée, celui ci lui racontait quelque chose tout en pointant quelque chose du doigt, elle? Elle vit bien les lèvres de l'enfant bouger et le haut du corps de la personne bien vêtue se tourner dans sa direction.

Aisu ne bougea pas, regardant en face d'elle en se demandant ce qu'elle avait bien pu avoir faire pour qu'on la montre du doigt ainsi. Peut être qu'elle c'était mise sur la route de cet enfant, quelques minutes plus tôt, et qu'il s'était fait mal par la suite, mais elle n'avait pas vu une telle chose se produire. Ou tout simplement cela venait du fait qu'elle était différente des autres personnes ici. Rien que les vêtements qu'elle portait étaient différents et si certains villageois l'avaient regardé avec méfiance, elle savait bien que son visage n'inspirait pas forcément de la confiance. Elle soupira, ça allait recommencer.

-Non … pas encore, je n'ai rien fait …. marmonna t'elle doucement en baissant la tête.

[non c'est très bien ^^ par contre je vais jouer Haji pour ce RP (comme je l'avais commencé avant que le joueur Haji n'arrive)]

La foule ne semblait pas plus se préoccuper de la nouvelle venue que de leurs voisins éloignés, certains lui accordant tout de même un regard ou un sourire de bienveillance. Après tout ils en avaient vu défilé des étrangers, et pas que des gentils, mais il fallait être vraiment stupide ou suicidaire pour vouloir du mal à cette ville et se rendre directement dans la cour du clan non ? Du coup, pour la moment ça la dédouanait tant qu'elle restait au sein de ces murs. Haki la regarda intensément, cherchant de quelle province elle pouvait bien venir, ses vêtements n'étaient pas traditionnels, ni de la province de Kinshu ni des autres contrées. Haji se rapprocha doucement, cette jeune fille avait l'air de pouvoir partir en courant à tout instant, et Makkura ne lui pardonnerait pas si jamais il faisait fuir de pauvres gens. Il s'arrêta donc à une distance raisonnable et inclinant légèrement la tête en signe de salut.

- Bienvenue mademoiselle. Vous n'êtes pas d'ici je me trompe ?

Demanda-t-il sans sourire mais d'une voix bienveillante. Il stoppa d'un mouvement de la main une petite fille âgée d’environs 6ans, lui demandant d'aller quérir Nakajima-sama. La petite fille hocha la tête, ravie d'avoir une mission paraissant si officielle et importante et se mit à courir vers le bâtiment principal.

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- Je vous le répète, c'est pure folie que de partir pour la capitale avec un groupe réduit...

- Ryomen... Ce qui est plus important que ma vie reste et restera toujours celle des villageois, je veux laisser un maximum de force ici pour pouvoir subvenir à nos besoins. Je suis vieille... Ryomen, la mort d'une vieille femme est dans l'ordre des choses.

Les discutions allaient bon train dans la salle de conseil, et à peine les portes étaient passées que le ton avait monté. Ryomen ne supportait pas le faible instinct de survie de sa chef, ne se résignant pas à la laisser mourir bêtement. Mais très vite, ils furent interrompus par une voix fluette et timide, une ombre s'inclinant profondément, face contre terre au travers du shoji.

- Haji-ni-san vous demande Nakajima-sama... C'est important.

Makkura hocha la tête en remerciant la jeune Hikuna. Se levant et adressant par la même occasion un regard dur et sans appel à son arme, elle cracha une nouvelle larme de sang, s'essuyant rapidement pour que personne ne voit son état physique. Elle finit par ressortir une fois la faiblesse passée, cherchant du regard son protégé. La foule se dissipait peu à peu, et elle nota très vite une chevelure inconnue et notable. Une jeune fille, qui ne faisait pas partie du village se tenait devant lui. Makkura jeta un regard supplémentaire à Ryomen, le forçant à ne pas faire de gaffes ou de mots trop durs. Avançant alors à petits pas réguliers vers la jeune femme, ses vêtement blanc ample flottants au vent comme des pétales de fleurs, elle fit écarter Haji sans même un regard, le jeune homme le faisant de lui même.

Makkura la dévisagea sans un sourire, même son regard paraissait vide d'émotion hors mis de la fatigue et une légère brume de tristesse, elle arpentait le corps de la jeune fille, cherchant un indice. La jeune fille était mince, très mince, peut-être trop pour être en bonne santé, et les traces qu'elle portait sur ses vêtements ou sur sa peau indiquait qu'elle avait été au dehors pendant longtemps. Elle ferma les yeux et hocha la tête. Ryomen, se tenant discrètement derrière elle sembla lâcher la tsuka de son sabre avec un soupir de résignation. Makkura était trop laxiste, un jour elle se ferait tuée en pensant qu'elle n'avait rien à craindre de quelqu'un. Mais ce qui le gênait était surtout cette odeur, c'était étrange, une odeur de terre et d'herbe certes, mais aussi une odeur de métal qu'il connaissait par cœur, il la sentait tous les jours sur lui, et c'était surtout un de ces plus gros complexes d'ailleurs. Alors cela voulait dire qu'elle portait une arme, ou était une arme... Il faudrait s'attendre au pire.

- Vous êtes notre invitée jusqu'à ce que vous choisissiez qu'il en soit autrement. Vous pouvez demeurer ici le temps qu'il vous faudra voyageuse.

Finit par dire Makkura d'un ton calme et serein, presque doux mais on sentait qu'elle ne voulait pas perdre ce ton autoritaire. Elle tourna la tête vers Haji.

- Haji-kun, offre à manger à notre invitée, et prêtes lui aussi des vêtements des linges... Je vous rejoindrais un peu plus tard.

Elle s'inclina respectueusement avant de prendre congé pour avertir le reste du clan de l'arrivée de la nouvelle, histoire d'éviter les accident. Ryomen hésita et finalement se dit que si Haji se faisait tuer ce n'était peut-être pas plus mal pour que makkura reprenne un peu ses esprits et sa raison.

Lorsque les deux furent partit, Haji l'invita à la suivre, silencieux pendant un moment, ne la regardant jamais et ne faisant aucune remarque. Cependant il lui glissa, comme s'il parlait à lui même.

- N'ayez crainte, Makkura-est une personne honorable, même si elle parait froide son cœur vous a déjà accueillit.

Il la fit entrer dans la salle de repas, vide à cette heure ci et commença par lui offrir de quoi patienter en attendant qu'il prépare ce qu'il fallait.

(oki, bon c'est pas encore à ton niveau de rp, mais j'y arriverais!!! >.< )

pouvait avoir l'air stupide à rester sur place, la tête baissée. Elle pouvait donner l'air d'une imbécile qui n'a rien a faire d'autre que de regarder le sol. Et pourquoi regardait elle le sol déjà? Oui c'était cet enfant qui l'avait montré du doigt alors qu'elle n'avait rien fait du tout. Elle venait à peine d'arriver qu'on la montrait du doigt comme une choses étrange. Peut être que ce qu'elle avait entendu sur ce lieu n'était pas vrai, que ce n'était que des légendes pour donner de faux espoirs aux personnes comme elles.

Elle releva doucement la tête pour voir ce qu'il se passait autour d'elle. Des personnes la saluaient lorsqu'ils passaient à côté d'elle, pour ne pas avoir l'air d'une mauvaise personne elle fit un discret signe de tête. Bien évidement ça n'allait pas rester calme comme ça, car la personne qui était de l'enfant s'approchait d'elle. Les yeux de la jeune fille fixèrent l'homme qui avançait alors que son corps se préparait à esquiver le moindre mouvement offensif. Il n'avait pas l'air méchant, mais aucun être vivant n'a l'air d'être méchant et pourtant la majorité des être humain la chassait de chez eux. Ses jambes se mirent à trembler alors que la jeune fille imaginait tout ce qui pouvait se produire lorsque l'homme serait près d'elle.

L'homme s'approchait puis, étrangement, il s'arrêta net et s'inclina alors qu'il se trouvait encore assez loin d'elle. Le corps d'Aisu s'arrêta de trembler et le visage de la jeune fille se calma doucement. Elle garda les yeux sur l'homme et se pencha légèrement pour saluer l'homme, car un salue devait être rendu. Mais ce n'était pas ce salue qui l'effrayait, mais ce qui allait suivre à ce mouvement si banale, mais nécessaire. Une voix se fit entendre alors que l'étrangère se redressait doucement. Finalement ce qu'on lui avait dit sur cette ville n'étaient pas des mensonges ou en tout cas, ce que l'homme faisait n'en n'était pas une illustration. Celui ci accueilli avec une voix douce et demanda, sans vraiment le demander, si elle était d'ici. En effet elle n'était pas d'ici et ce fait n'était pas vraiment compliqué à voir, rien que les vêtements étaient différents et les cheveux, nous allons dire qu'elle sortait du lot sans le vouloir.

Son regard se posa sur une enfant qui se tenait à côté de l'homme, celle ci partit bien vite pour le bâtiment qui était derrière. L'homme lui avait demandé quelque chose, d'aller quérir quelqu'un ou quelque chose. Mais la jeune fille ne comprenait pas le sens du mot « quérir », elle se mit donc a nouveau sur ses gardes espérant que ce n'était rien de bien méchant. Elle observa l'homme qui était en face d'elle, son visage était dur, mais rien en lui reflétait la moindre colère ou alors il le cachait bien. Elle tenta de reprendre une position plus décontractée, tout en restant sur ses gardes, et secoua négativement la tête pour répondre à la question qu'on lui avait posée.

Quelque chose en elle lui disait d'ouvrir la bouche et d'expliquer pourquoi elle se trouvait ici, dans ce village et dans cette zone précise du village, mais sans doute qu'une partie d'elle lui refusait la parole tant qu'elle ne connaissait pas le but du mot inconnu. Et les mots ne pouvaient pas arriver aussi vite que le bruit de la faim. En effet alors qu'elle venait à peine de répondre à la question de l'homme, son estomac se fit entendre, comme si celui ci avait peur d'avoir été oublié. Aisu grimaça et mit ses bras devant son ventre comme pour faire taire l'estomac qui semblait en avoir assez d'être vide. La jeune fille prit une légère teinte rouge au niveau des joues. C'était bien le moment qu'il se réveil celui là non?

Aisu releva doucement la tête pour voir qu'un groupe se rapprochait, la personne qui était partie un moment plus tôt était revenue et une étrange odeur, sensation la prit. L'homme s'était écarté et la personne importante était en face d'elle, elle qui c'était presque mise comme un chat en boule pour dormir. Ou comme un animal effrayé qui tente de ne pas se faire voir de son agresseur. Si la présence de la personne était quelque chose qui ne la rassurait pas, l'odeur et la présence d'un autre homme derrière elle n'arrangeait rien. Une partie d'elle lui ordonnait de prendre l'arme et d'attaquer l'homme armé, mais faire ça n'allait pas du tout arranger sa situation. Ses yeux perçurent un mouvement de tête provenant de la femme et de l'autre côté l'homme semblait se calmer légèrement. Intriguée la jeune fille se redressa doucement en fixant l'homme armé, il était étrange à ses yeux. Peut être était ce du au fait qu'elle n'avait encore jamais vu de personnes comme lui avant, mais était elle en bonne position pour dire ce genre de choses? Tout ce qu'elle savait c'était que cet homme ne l'appréciait pas pour une raison qu'elle ignorait, il se méfiait d'elle comme la progéniture d'une créature.

Vous êtes notre invitée jusqu'à ce que vous choisissiez qu'il en soit autrement. Vous pouvez demeurer ici le temps qu'il vous faudra voyageuse.

En entendant ces mots Aisu sursauta et se tourna vers la femme qui avait parlé. La voix était douce, il fallait dire que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas entendu quelqu'un lui parler comme ça. Ce ton doux était accompagné par un brin d'autorité, elle était donc une personne importante ici, bien que son visage semble quelque peu montrer des blessures, blessures qu'Aisu ne pouvait pas détecter comme physiques ou morales. Puis elle se tourna vers l'homme qui l'avait approché en premier avant de prendre à nouveau la parole. Elle demanda à l'homme, qui semblait se nommer Hajikun, de lui offrir à manger et de quoi se changer. Se changer? Elle baissa la tête et observa ses vêtements, ils étaient sans doute un peu fatigués, mais pas assez pour devoir changer, si?

La femme s'inclina et partit. Aisu s'inclina à son tour et observa la femme partir. Puis des bruits de pas se firent entendre derrière elle, elle se tourna pour voir l'homme armé partir à son tour. Celui ci avait l'air de suivre la femme. Qu'avait elle fait pour cet homme se méfie d'elle à ce point? Les questions allaient attendre, car c'était déjà un miracle qu'on l'accueil comme ça. Hajikun lui fit un signe et la jeune fille le suivit tranquillement sans prononcer un mot. C'est cet homme qui rompu le silence, à nouveau, pour lui dire des mots qu'elle comprenait, mais elle ne savait pas vraiment comment les prendre. Elle le regarda en silence, laissant apparaître sur son visage une incompréhension, parlait il pour elle ou pour lui ou autre chose? La jeune fille entra dans la salle et ne bougea plus une fois qu'on l'installa. Elle observa l'homme comme un enfant que se demande ce que son père ou sa mère fait devant ses yeux. Elle se retrouva toute seule dans la salle vide et d'une certaine taille.

- … euh ….et je fais quoi moi … maintenant …. lança t elle doucement alors qu'on venait de la laisser seule.

- Avec tout le respect que je vous dois, vous n'allez pas laisser cet individu rester ici ? c'est pure folie !
- Quand allez vous vous taire Ryomen ? Notre clan n'est-il pas neutre ? Nous ne faisons pas grand cas de la politique ou des race, alors je ne vois pas en quoi cet étrangère ne pourrait pas résider ici le temps qu'elle reprenne des forces. Je comprends vos craintes, mais je me tiendrais à cette décision.
- Mais enfin, vous oubliez l'incident avec l'enfant bête !

A ces mots, Makkura eut léger spasme de colère, et le regard qu'elle lui lança était si noir que son arme recula sur le coup. Ils reprirent la route et la jeune femme continua.

- C'était une erreur de le confier au clan Uesegi, nous aurions dû nous en occuper nous même. Devons nous arrêter d'avancer à cause d'une erreur passée ? Tant qu'elle ne lève pas la main sur un des notres, elle est notre invitée, alors comportez vous en bon hôte.

La discution allait bon train à mesure que le duo de tête arpentait le domaine pour prévenir de l'arrivée de la jeune femme. La plupart ne s'en souciaient guerre, d'autres en étaient plutôt ravis. Très peu partageaient l'idée de Ryomen. Finalement, ils retournèrent au batiment principal pour se rendre à la salle de restauration.

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Haji revint assez rapidement des cuisines, posant un plateau devant la jeune demoiselle. Les plats y étaient bien garnis et le repas copieux. A vrai dire, il n'avait pas eut à faire grand chose sinon réchauffer le tout. En fait, c'était le repas de leur chef auquel elle avait refusé de toucher. Non pas que ce n'était pas bon, mais elle mangeait de moins en moins chaque jour. Il laissa le plateau sous les yeux de la jeune fille et alla s'installer un peu plus loin dans l'idée de la laisser un peu respirer. Il la regardait d'un œil dur mais pas méchant, sans doute n'avait-il rien contre elle mais que comme n'importe qui en temps de guerre il avait tendance à se méfier un peu. Bon, pas autant que ce parano de Ryomen mais tout de même.
Ce n'est qu'après quelques minutes que Makkura pénétra à son tour dans la pièce. Elle ordonna à Ryomen de rester au dehors pour ne pas gêner la jeune fille ce qui eut pour seule réponse un petit grincement de dent particulièrement colérique. La jeune femme avait le teint encore plus blafard que la matinée, mais son port de tête restait haut et digne. Elle s'installa face à la nouvelle venue et Haji se décalla près d'elle.

- Je suis Nakajima Makkura, chef de ce clan...

Commença-t-elle d'une voix simple quoi qu'un brin officielle. Elle avait posé ses deux shikomizues à coté d'elle comme le voulait la bien scéance, son attitude était particulièrement détendue face à leur invitée.

- Tout d'abord, permettez moi de vous demandez de bien vouloir excuser mon conseillé pour son attitude et l'accueil méprisable que nous vous avons fait.

Fit-elle en inclinant la tête légèrement, demandant pardon au nom de tout le clan. Si Ryomen avait été là, non seulement il aurait encore ouvert sa bouche mais en plus s'en serait défendu. Bon d'accord il essayait de protéger tout le monde, sauf Haji ça paraissait évident, mais il était bon dans le fond. Les temps de guerre se voulaient tristes coté confiance.

- Et vous ? Quel est votre nom douce enfant ?

Demanda la jeune femme avec, pour la première fois depuis leur rencontre, un sourire délicat. Mais à ces mots, ce fut à Haji de réagir. Il avait été le premier orphelin que Makkura avait récupérer et chaque nouveau venu lui faisait peur, sans doute craignait-il de se faire un jour voler la place au coté de la chef. Alors même si ce n'était ni orgueilleux ni méchant, il eut un regard inquiet et se leva pour préparer du thé, laissant les deux jeune femmes face à face.

[dsl c'est pas terrible mais j'ai perdu mon beau texte précédent]

(je connais ... mais pas grave, il est bien quand même. Je ne peux pas dire la même chose pour moi T-T)

Aisu restait tranquillement assise dans la grande pièce en attendant que l'homme nommé Hajikun revienne. Il l'avait laissé ici avec quelque chose que la jeune fille n'avait pas osée toucher au début, ne sachant pas vraiment à quoi cela servait, mais elle s'était vite rendue compte qu'il s'agissait de nourriture. Elle observait la salle tout en repensant à ce qu'il c'était passé quelques minutes plus tôt. D'un côté elle était heureuse que la situation est tournée comme ça, mais d'un autre elle n'en espérait pas autant. On avait demandé à un homme de s'occuper d'elle, alors qu'elle voulait simplement quelques informations en échange de quelques services qu'elle pouvait rendre. Ça commençait mal.

La jeune fille n'arrivait pas à oublier cette femme avec son regard étrange. Rien de cette personne n'était agressif, mais il y avait quelque chose qui l'embêtait, quelque chose d'étrange. En repensant à cette femme, l'homme armé lui revint. Cet homme qui semblait ne pas, du tout, apprécier sa venue comme si elle avait des idées violentes pour cette zone. Ce qui n'était pas du tout le cas, mais avec les évènements qui se déroulait dans les autres zones, Aisu comprit pourquoi il était si méfiant. Surtout que lui et elle avait cette même odeur, cette même sensation qui disait qu'ils étaient différent. Il était donc comme elle, un objet à la forme humaine.

Un mouvement dans la pièce et des odeurs étranges la sortirent de sa rêverie. Hajikun était revenu avec un plateau sur lequel se trouvait beaucoup de choses. Aisu fit des yeux ronds en se demandant à qui se plateau était destiné. La surprise était plus que lisible sur son visage lorsque l'homme déposa le plateau devant elle. Une fois le plateau déposé, l'homme était partit se mettre dans un coin. Aisu l'observa lui et le plateau, l'un après l'autre hésitante. Même si cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas mangé, elle ne voyait pas pourquoi elle devait en avoir autant. Légèrement tournée vers l'homme, une main hésitante relevée, elle allait parler lorsque la porte s'ouvrit (ou plutôt coulissa). La jeune fille se tourna vers l'entrée pour voir la femme marcher doucement vers elle.

L'homme qui était comme elle n'entra pas et la porte se referma alors que la femme au teint étrange s'approcha pour s'assoir devant elle, rejoint par Hajikun. La femme se présenta sous le nom de Nakajima Nakkura et comme étant le chef du clan qui protégeait cette ville. Alors que Aisu allait répondre à cette présentation, la femme reprit la parole et s'excusa du comportement de l'homme armé qui semblait être son conseillé. Nakajima s'inclina ensuite légèrement. Aisu grimaça doucement, espérant que cette déformation faciale ne se voit pas. Pourquoi s'excusait elle pour quelque chose qu'elle n'avait pas fait? Et puis le comportement pouvait être expliqué bien que blessant pour la jeune fille, mais elle avait l'habitude donc dans un sens elle n'y faisait pas attention. Peut être que avoir été montrée du doigt avait été plus blessant que le comportement de l'homme armé …

Encore une fois, elle allait ouvrir la bouche lorsque la femme reprit la parole, décidément elle ne pouvait jamais trouver le bon moment pour répondre à une simple question. Celle ci lui demanda simplement son nom, chose tout à fait compréhensible, vu qu'elle venait de se présenter, il était normal de ne pas vouloir rester dans l'ignorance. Et quelque chose apparut sur le visage de la femme. Un sourire, la femme lui avait sourit sans ce côté glacial, un sourire normal et franc. C'était peut être la première fois que la jeune voyageuse en voyait un comme ça depuis longtemps. Elle s'inclina doucement avant de prendre la parole.

-Enchanté de vous connaître Nakajima-san. Je me nomme Aisu … Aisu Surudoi. Mais vous savez vous n'aviez pas à vous excuser, enfin …. je veux dire que … personne n'a été blessé et si ça avait été le cas … j'aurais été la personne qui devait s'excuser …

L'homme se leva et sortit pour une raison que la jeune fille ne connaissait pas. Et d'un autre côté elle se demandait si ses paroles avaient été complètements compréhensibles, ce qui risquait de ne pas être vraiment le cas. Ça lui arrivait quelques fois, elle n'arrivait pas à trouver les mots qu'il fallait dire pour exprimer ce qu'elle ressentait et ce qu'elle pensait, ou tout simplement voyait. Puis son regard se posa sur le plateau, plateau qu'elle n'avait pas encore touché. Bien que la quantité semblait lui couper l'appétit, cela ne se faisait pas que de refuser ce qu'on lui offrait. Elle prit donc doucement les baguettes et commença à manger doucement, tout en gardant un regard doux et intrigué sur la femme, sans pour autant être irrespectueuse. Après un petit moment, elle leva doucement la tête et reprit doucement la parole.

… dites … puis je vous demander quelque chose? Je ne veux offenser personne, mais ais je fait quelque chose qui n'a pas plus à l'homme armé? Il avait l'air plus que …. méfiant …. bien que je sais qu'il existe des tensions ….

Elle s'arrêta sans finir sa phrase, car encore une fois ses idées se mélangeaient et elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle avait tant de mal à s'exprimer. Elle n'avait pourtant rien à craindre et rien autour de cette femme. Elle soupira discrètement, bien qu'il était difficile de cacher quelque chose à cette femme qui était assise juste devant elle. Elle bougea doucement et sentit quelque chose dans son dos. Son arme, elle l'avait complètement oubliée. Elle glissa alors doucement sa main vers l'arme et sortit l'objet doucement, sans faire le moindre mouvement brusque comme si elle avait peur de blesser l'objet. Puis elle déposa l'arme à côté d'elle en observant la femme, grimaçant.

-Excusez moi … je l'avais oubliée ….

Pourquoi disait elle cela? Il lui suffisait simplement de poser l'arme et ne rien dire, mais avec l'homme, qui devait être pas loin, il valait mieux être trop prudente que pas assez. Elle prit un petit morceau de poisson suivit par une gorgée de la boisson présente sur le plateau. Puis elle se stoppa et observa les mouvements et réactions de la femmes, se demandant bien à quel genre de personne elle avait affaire et si elle pouvait oser lui demander quelque chose.

Makkura inclina à nouveau légèrement la tête lorsque la jeune fille se
présenta, Aisu, un joli prénom, mais le nom des Surudoi lui était
parfaitement inconnu, elle avait beaux chercher il ne provenait
absolument pas du territoire de Kinshu. La jeune fille semblait penser
que les tensions au sein du clan était de sa faute, mais en réalité
c'était toujours le même cinéma à chaque fois qu'un étranger venait,
Makkura qui leur tendait les bras, Ryomen qui montrait les crocs et Haji
qui ne s'en souciait pas vraiment tant que leur relation avec la chef ne
devenait pas trop étroite... Bref. Autant dire que ce schéma, elle
l'avait joué et rejoué des dizaines de fois même pour les simples
enfants égarés, mais au final, elle avait toujours le dernier mot,
parfois c'était bénéfique et parfois... pas vraiment. Mais sur un point
la jeune fille avait raison, il n'y avait pas mort d'homme loin de là,
juste une jolie plaie dans l'égo surdimensionné de son cher protecteur.
La chef de clan sourit délicatement, et elle tourna les yeux vers la
porte (?) lorsque Aisu évoqua l'agressivité de son arme.

- N'ayez crainte, il ne vous en veut aucunement loin de là, cependant...

Elle ferma les yeux et s'installa plus confortablement, les mains sur
les genoux comme dans une position plus détendue, comme deux femmes
discutant.

- Il a peur pour notre avenir, nous ouvrons les bras à toutes les âmes
égarées mais il peut parfois s'avérer que cela nous porte préjudice.

Elle détourna la tête comme pour chasser un mauvais souvenir, combien de
fois avait-elle dû tuer un des voyageur qui tentaient de toucher les
enfants qu'elle accueillait, combien de fois avait-elle refusé
l'hospitalité à des gens ivres et violents ? Elle ne pouvait pas mettre
tout le monde en danger pour son simple coté éclectique. Ryomen avait parfois raison, mais cela n'empêchait pas que Makkura continuait à croire en la bonté et le respect majoritaire, on ne devait pas pénaliser le plus grand nombre pour une minorité de gêneurs. L'enfant sauvage avait été un échec pour le clan, une âme perdue qu'elle n'avait pas su voir pour de vrai, le clan avait bâclé sa décision, non, elle avait bâclé sa décision, elle avait eut d'autres préoccupations sur le moment, des krenshars et des hurleurs à proximité de la ville. Elle avait rapidement passé le cas en faisant confiance au clan Uesugi... Quelle erreur. Et aujourd'hui ? Si c'était à refaire ? Que ferait-elle ?

- Il ne lèvera pas la main sur vous tant que vous ne sortez pas vos armes... Je vous en donne ma parole.

Fit-elle avec un coup d’œil à la déformation que produisait une éventuelle arme cachée par la jeune fille, et oui, une fois assise il était difficile de ne pas révéler leur présence. Makkura regarda la jeune fille la poser de coté, suivant la lame du regard sans pour autant faire le moindre geste nerveux ou méfiant. Bof... Elle allait mourir de toute manière, alors pourquoi ne pas le faire en combat ? Elle n'allait pas s'alarmer juste parce que la jeune fille avait omis ce détail. Ils étaient tous armés ici, simple formalité, et cela aurait étonnée la vieille chef qu'une voyageuse survive sans moyen de défense, sauf bien sur si les failles aient décidé de tourmenter encore plus d'âmes innocentes. Makkura inclina à nouveau la tête, comme pour la remercier de son honnêteté, un sourire à nouveau paisible aux lèvres. Ryomen pouvait bien dire ce qu'il voulait, cette jeune fille avait un bon cœur, après allez savoir ce que la vie en a fait, les cœurs les plus purs étant les plus faciles à détruire. Un bruit provint du couloir et Haji entra à nouveau, aillant préparé du thé et jetant un regard à Aisu. Pas d'accolade joyeuse, d’étreintes ? Ça allait pour lui, on ne lui volerait pas encore son adoptante. Makkura prit le morceau de terre cuite et demanda à la jeune fille.

- Et d'où venez vous Surudoi-san ? Vous avez dû faire un redoutable voyage pour arriver à nous...

Fit remarquer la vieille femme avant d'étouffer une petite quinte de toux sous l’œil inquiet de son page. Elle jeta discrètement un œil à la main qui l'avait cachée mais aucune trace de sang n'était visible, mais le gout en bouche y était. Immédiatement après, son regard se reposa sur la jeune fille avec un sourire doux. Zut, tout recommençait, il fallait qu'elle décide qui allait prendre sa place et vite, combien de temps lui restait-il ? Quelques jours ? Quelques mois ? Quelques années ? Aucune idée, mais autant pallier au plus urgent et changer si nécessaire et si le temps le lui permettait.

(bon pas trop d'inspi ... si ça ne te vas pas dit le moi surtout)

Donc l'homme n'avait pas ce caractère à cause d'elle. En entendant cela, Aisu se détendit un peu plus, elle n'était pas la cause et pensa donc que l'homme était tout le temps comme ça, mais était ce une bonne chose … Des tensions il y en avait partout, il était donc normal que les personnes se méfient des étrangers, car sinon il risquait beaucoup. Elle se demandait tout de même si les tensions qui pouvaient être ressentis dans ce villages étaient du à un conflit avec d'autres villages ou uniquement avec les créatures. Car il fallait bien dire que si on avait les deux en même temps, il était très dur de rester calme, mais dans un sens Kinshu était connu pour être une ville qui accepte tout le monde, c'était d'ailleurs pour ça qu'elle c'était dirigée là bas. Mais Aisu ne pouvait s'empêcher de penser que tous ne pouvaient pas être acceptés entre ces murs, faute de place ou pour certaines raisons « politiques ».

Ce que la jeune femme avait imaginé fut confirmé par les paroles de Makkura. C'était une chose que n'importe qui pouvait deviner, mais ce qui devait être dur était de ce mettre dans la position de cette femme et devoir prendre les décisions positives comme négatives vis à vis des arrivants. Car Aisu n'était pas stupide, si l'individu avait l'air violent ou autre, il était bien dangereux que de le laisser entrer dans le village et risquer de mettre les villageois en danger. Et prendre une telle décision que de refuser l'entrée à quelqu'un devait être une chose pénible. Le comportement de la femme changea, comme si le fait d'en parler lui rappelait quelque chose, peut être que sans le vouloir Aisu avait remuée le couteau dans la plaie. La jeune fille baissa la tête, elle avait rendu à nouveau le visage de la femme triste, blessé. Mais elle ne put pas s'en vouloir longtemps car Makkura prit la parole pour parler de l'homme. Il n'attaquerait pas tant qu'elle ne sortait pas ses armes.

Aisu releva la tête et regarda la femme surprise, elle qui venait de sortir sa lame et venait de la déposer sur le côté. Comment diable devait elle prendre ces paroles? Qu'il allait l'attaquer parce qu'elle n'avait pas montrée l'objet plus tôt? Mais ça n'avait pas l'air d'être le cas, car le visage de la femme était détendu, souriant. Makkura avait donc bien comprit que ça n'était qu'un « simple » oublie et qu'elle n'avait aucune motivation néfastes pour le village et ses habitants. Puis Hajikun revint avec du thé. Aisu l'observa entrer avec un petit sourire. Certes le visage de cet homme était plutôt froid, mais rien dans son comportement ne donnait une mauvaise impression, pas comme pour l'autre en tout cas. Puis à peine avait elle prit un peu de la boisson, que la fameuse question vint: d'où venait elle. Si seulement elle le savait elle même, ça ne la dérangerait pas de répondre, mais elle ne savait pas … elle ne savait rien du tout. Elle suivit la chaleur de la boisson passer dans sa gorge pour arriver dans son estomac, gardant la tasse dans ses mains, elle leva la tête et regarda Makkura.

-je … je suis navrés, mais je ne peux pas vous le dire … je …

Elle s'arrêta en entendant des bruits pas franchement encourageants venant de la femme. Celle ci semblait malade. Et si Aisu l'avait remarqué, elle avait aussi remarqué Hajikun qui, lui, semblait inquiet pour la femme. Quelque chose n'allait pas. Makkura observa sa main, comme si elle s'attendait à voir quelque chose, mais quoi? Sans vraiment le faire exprès, son regard et toute son attention se porta sur la salle et ce qui pouvait se trouver derrière les parois, car il fallait bien le dire les murs n'étaient pas très épais. Et donc comme disait certaines personnes: les murs ont des oreilles. Peut être qu'elle c'était trop concentrée, car elle sentit à nouveau cette sensation, odeur. La même que pour l'homme armé, il était ici, il observait et ne semblait pas très heureux. Aisu reporta, finalement, son regard sur la femme et dit doucement.

-vous devriez vous reposer non? Vous semblez fatiguée et je pense que la personne qui attend dehors n'appréciera pas vous voir tomber de fatigue ici ….

Peut être qu'elle disait cela pour aider la femme, pour tenter d'améliorer son état physique, ou alors était ce pour éviter qu'on pense qu'elle ait fait quoi que se soit contre elle. Et donc provoqué un combat inutile ou une chase interminable. Mais au fond c'était peut être ce visage, ce sourire doux qu'elle lui faisait, comme pour faire en sorte de cacher quelque chose. Peut être que Aisu ne voulait pas voir, ce sourire, la seule personne qui lui a jamais sourit gentiment disparaître trop vite. Makkura devait aller se reposer, mais si elle partait est ce qu'elle était sûre de la revoir. Aisu avait besoin d'informations, elle avait besoin d'en savoir plus sur elle, sur ce qu'elle était vraiment, sur cet homme dont elle ne connaissait que le nom.

La femme lui avait demandé d'où elle venait, une question que la jeune fille c'était posée souvent, une question qui était encore sans réponses. Et elle savait que les réponses étaient reliées à cet homme. Elle devait donc en apprendre plus sur lui, et s'il était passé par ici. Attendre longtemps mettrait trop de distance entre elle et son passé, sachant qu'il y en avait déjà beaucoup. Mais devait elle vraiment demander une telle chose à une personne qu'elle venait tout juste de rencontrer, une personne qui avait apparemment besoin de repos? Ça ne se faisait pas, Aisu le savait.

La jeune fille porta une de ses mains sur sa tête, tout en déposant la tasse de thé sur le plateau. Un mal de tête, oui et non. En réalité c'était plus le bazar qu'autre chose, tout ce mélangeait et la jeune fille ne savait pas quoi faire. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle ne savait rien. Comment pouvait on vivre ainsi sans rien savoir sur sois même et du monde qui nous entoure? Dans un sens elle remerciait sa curiosité qui lui apprit beaucoup de chose, comme les villes, leur localisation et ce qu'on savait d'elle. Sinon elle ne serait jamais venue ici. Certaines choses venaient naturellement comme d'autres refusaient de se laisser comprendre, comme ce mot prononcé par Hajikun dans la coure.
Toujours avec une main sur, le côté droit de, la tête Aisu posa à nouveau son regard sur la femme. Elle devait tenter, au moins que l'autre homme vienne, elle irait peut être un peu mieux. Elle inspiration discrètement avant de prendre la parole.

-Dites … vous ne voulez pas lui dire de rentrer? Je pense qu'il doit se … être inquiet pour votre état de santé non? Et si vous ne vous sentez pas bien, il pourrait aider à vous emmener chez vous …

Chez vous … une façon de dire qu'elle ne connaissait pas les mots pour « quartiers » ou « appartements » ou tout simplement chambre. Mais là c'était juste un oubli de sa part, car elle ne voulait pas l'embêter et hésitait toujours à demander, une hésitation qui se lisait très facilement sur son visage, comme elle s'entendait dans le ton de la voix.

-Sinon … puis je vous demander quelque chose … ça serait … sur une personne ….